La grand messe du rugby européen approche à grand pas, l’occasion rêvée de faire un point sur les forces en présence. Aujourd’hui nous nous intéressons au tenant du titre et favori de l’édition 2015, l’Irlande.
L’année de la confirmation ?
Eternels outsiders dans le Tournoi, les irlandais ont clairement franchi un pallier depuis l’arrivée de Joe Schmidt aux commandes de la sélection. 2014 aura été une année faste pour les hommes en vert avec une victoire au forceps dans le Tournoi 2014, une série de test remportée en terre argentine et surtout 3 victoires probantes lors des tests de Novembre dont 2 face aux nations du sud (Australie et Afrique du Sud). Si Schmidt la joue profil bas, les irlandais ne peuvent plus se cacher derrière leur génération en or qui ne gagne (presque) rien.
L’ombre d’O’Driscoll
BOD a fait ses adieux à la sélection et même si aucun candidat ne semble avoir clairement pris la relève, il n’empêche que les irlandais gagnent, qu’importe l’identité de leur second centre. Cave, Payne, Henshaw et Mc Fadden se sont succédés sous la tunique verte avec à chaque fois une victoire au bout. A la sortie des tests d’Automne, Rob Henshaw semblait être le pendant idéal à D’Arcy qu’il remplaça même en 12 face à l’Australie avec succès, mais le centre du Connacht est en délicatesse avec sa hanche. Schmidt pourrait alors être tenté d’aligner une paire D’Arcy / Payne, qu’il n’a toujours pas eu l’occasion d’associer la faute à des blessures successives
A l’ouverture c’est l’hécatombe avec Sexton et Jackson out pour le 1er match à Rome, ce sont donc logiquement les ouvreurs du Leinster (Madigan) et du Munster (Keatley) qui vont se disputer le poste de demi d’ouverture. Avantage au premier nommé qui sort d’une phase de poule convaincante (Meilleur réalisateur) et qui disputera les 1/4 de finale de Champions Cup avec le Leinster. Keatley sans démériter a montré moins de maitrise au poste que son concurrent. Avantage Madigan donc.
La chance de Marmion ?
Le poste de demi de mêlée n’est pas épargné non plus avec les blessures de Conor Murray et Eoin Reddan les 2 tauliers au poste. Si l’encadrement irlandais se veut optimiste quant au rétablissement de ses deux joueurs, il se murmure que le jeune Marmion pourrait avoir sa chance au cas où Reddan et Murray seraient trop justes pour affronter les italiens. Le jeune demi de mêlée du Connacht ne manque pas de talent et ses courses électriques, qui ne sont pas sans rappeler celles du gallois Dwyaine Peel, sont autant de promesses pour Joe Schmidt. Couplé à l’expérimenté Isaac Boss qui ne devrait pas jouer les premiers rôles, ils forment un duo complémentaire en cas de défection de Murray et Reddan.
Les flèches du triangle arrière
Sur le triangle arrière peu de surprise et des hommes en forme. Malgré l’élimination du Munster en phase de poule de Champions Cup, Simon Zebo a éclaboussé la dernière rencontre de toute sa classe et a montré qu’il possédait une pointe de vitesse qui a peu d’équivalence en Europe. Sur l’autre aile, l’expérimenté Tommy Bowe a également de belles qualités à faire valoir, avec une dimension athlétique supérieure. Si vous complétez avec l’inamovible Rob Kearney à l’arrière vous obtenez un des triangles arrières les plus performants du moment. Kearney, c’est l’assurance tout risque sous les ballons hauts, surement le meilleur spécialiste du poste dans le monde. Bref, il y a du beau monde, et même si Trimble, Gilroy et Dave Kearney tenteront de bouleverser la hiérarchie, il ne devrait pas y avoir de grosses surprises sur ces postes.
Un pack en convalescence
Devant, quelques blessés et des nouveautés. Tuohy, Varley et Henry sont d’ores et déjà forfaits. Heaslip, O’Brien et Healy sont en convalescence et espèrent être de retour pour l’Italie. Schmidt pourra quand même compter sur ses leaders O’Connell / O’Mahony pour emmener le pack des irlandais composé de bons soldats (McGrath, Cronin, Toner, Best…). Côté nouveauté, Jack Conan du Leinster (N°8) et le pilier néo-zélandais d’origine Nathan White sont dans la liste élargie. Si le premier devrait démarrer avec les Wolfhounds, White quant à lui est là pour pallier le forfait probable de Mike Ross. Le pilier de 33 ans passé par le Super Rugby deviendrait alors le 4ème joueur le plus âgé à revêtir le maillot vert pour la première fois. Le garçon a de l’expérience, mais le sang chaud comme on peut voir dans les vidéos ci-dessous.
Pourquoi y croire ?
Les irlandais ont engrangé beaucoup de confiance en 2014 et ont clairement franchi un pallier. Ils ont une identité de jeu bien définie et une défense bien organisée. Sous la houlette de Sexton et de son triangle arrière de haute qualité, l’animation offensive est également un des atouts des irlandais. Zebo, Madigan et O’Mahony sont dans la forme de leurs vies.
Pourquoi cela ne va pas le faire ?
Le groupe irlandais est décimé par les blessures, et bon nombre de ses joueurs clés (Sexton, Murray, Healy, Heaslip, O’Brien) sont en phase de reprise ou de convalescence. Schmidt tâtonne encore au niveau de sa paire de centre et va devoir trancher dans l’optique de la Coupe du Monde, en composant avec la blessure d’Henshaw, favori à la succession de BOD. Sans Healy et Ross, la mêlée irlandaise ne présente pas beaucoup de garanties.